Lui
Je suis désolé d’apprendre ce par quoi vous êtes passé, et rassuré que vous alliez mieux.
J’entends dans ce que vous dîtes la traversée des périls de l’expérience qui éclate en une multitude
Impossible à embrasser et à rassembler, mais un brassage de chimiotes comme vous le dîtes subtilement,
Des lièvres qui se débandent de tous côtés, sans direction, privés de chemins, mais dans la surprise la plus périlleuse
De ce qui ne peut peut-être même plus être compté comme devant arriver.
Ne plus devoir arriver, venir sans devoir, dé-domestiqué, selon votre mot, ni domus ni dominus, rien de final plutôt,
Rien qui se doive d’arriver, rien à quoi je me doive, aucun dû qui impliquerait quelque devoir
Vous vous êtes bien tenu, dîtes-vous, dans la rechute et l’auto-greffe de l’essence, une recharge d’essence, un rappel de vaccin,
La répétition de l’immunité, et vous voilà la main ouverte les dés retournés à la page dans la pulvérisation des mots et des langues que vous affectionnez
Moi
merci, ami, infiniment in-fine
logos nettoie tout
nous nous baignâmes dans l'élément de la parole
hélas, reposés seulement sans l'ombre exorbitants des lettres chinoises
et dans l'extrême mollesse de paix des signes arabes
tellement accueillant
même dans l'intraductibilité des signes des nations des frères et des sœurs
Sarah ne doit plus se compter la mère lithographique
que les mono, duo, trio-syllabiques nous aident de leurs géométries acoustiques...
Lui
L’ami,
Merci de m’envoyer ce “merci, ami infiniment” finalement in-fini
À la fin sans fin et sans fin à la fin d’une fin qui s’infinitise s’éternise final infime
Comme un mot, le mot et le mal que propage le mot, la providence de sa provenance
Lithiumogramme du repos mollesse qui ne s’en laisse pas compter mais qui ne laisse pas de surprendre
Drôle d’intraductibilité qui semble dire l’impossibilité de traduire quand toute compulsion métalinguistique nous fait mourir de rire
L’intraductibilité est la seule chance de traduire, de faire descendre le mot de la rive à l’aléa de l’océan
Coursives arabes entre les ponts des steamers cliquetis des ternes typographies qui frappent et marquent
Géométries de l’être angles de la vérité rêves d’un fleuve
A l’ombre des lettres fleurit l’œil impavide de qui entend la promesse de ce désert
où erre quelque dieu devisant avec Œdipe
Moi 8-06-2020
"Parfait écho dont nous fûmes
Maruzâtımız zuhrundandır
de Narcisse et de son lac parlant"
Je cite: ...
[je n'ai pas trouvé l'auto-citation depuis 15 jours, donc j'envoie un autre poème de ce matin]
Zuhurât-ul Maruzât / Maruzât-ul Zuhurât *
Zuhrun maruzâtımızdır sana
Maruzâtımızca zuhur eyle ki
Kalmasın maruz kalınmayan zuhr
Zuhrun bendedir ondadır
Sende kalan maruzâtımızdır
Ver zuhrunu, tamamla murâdı
Zuhrun Maruzâtımızdandır
Maruz kalmadıkça zuhruna
Zuhrun bize nicedir
Niten maruzâtımızdandır
(*) "Ex-position Sacrificielle" (ce fut le titre de ma thèse de doctorat, 1994, que j'ose maintenant traduire ainsi; officiellement "Kurbansal Sunu")
Ruh diye bir şey varsa eğer bende
O senin zuhrundandır
Zâhirî olanı verdin bize
Maruzâtımız oldu
Nereden bu zuhur ve niye?
Eğer olsaydı bir zuhur yolu
Kalpten direk dilek taşına
Zuhruna ne gerek olurdu?
Maruzâtımız gölgenedir
Oyun bizden değil zuhurâtındandır